mardi 7 octobre 2014

LA STRATEGIE DU DESPERADO OU COMMENT RENVERSER (parfois) UNE SITUATION PERDUE D'AVANCE AU TENNIS

Savoir faire le vide dans la tête et
passer en mode guerrier
Et si une difficulté imprévue lors d'un match de tennis était l'occasion pour nous adopter le comportement audacieux que l'on aurait toujours rêvé d'avoir sur le court. Un problème de terrain, une diminution de nos facultés physiques ou une mise en échec de notre stratégie de jeu sont autant de situations où notre créativité et notre capacité à prendre une décision sont mises à l'épreuve.
Si parvenir à ce sortir de chaque piège n'est pas à la portée de n'importe qui, il ne tient qu'à nous et à notre seule volonté d'au moins systématiquement essayer.


1. Un nouveau paradoxe tennistique


Benjamin Franklin (1706 - 1790) Imprimeur, éditeur, écrivain, inventeur, homme politique américain
avait déclaré un jour "que quand une porte se fermait devant nous, des dizaines de portes s'ouvraient à côté et que le plus souvent, nous nous lamentions sur notre échec au lieu de prendre en compte toutes les nouvelles opportunités qui s'offraient alors à nous."

Le tennis nous apporte régulièrement son lot de situations imprévues ou à cause de l'adversaire, du terrain, de notre état de forme physique, on se retrouve à devoir revoir le plan que l'on avait échafaudé avant le match. Mais comme ce sport est aussi celui de l'adaptation aux situations nouvelles, je vous invite à adopter l'attitude qui consiste à voir en chaque contrainte une opportunité.


2. Le terrain de tennis imparfait



Quand ça glisse trop, c'est pas jouable
L'idée de cet article m'est venue après qu'une de mes joueuses ai dû disputer un match sur un court très humide. Le match devait se disputer à 10h et il avait plu durant la nuit, ce qui avait rendu le court impraticable. Après avoir attendu de longues minutes que les agents d'entretien remettent en état les terrains (Terre Battue) le juge arbitre décida de lancer les matchs 3 heures après l'heure prévue.

La plus grande particularité était qu'il s'est légèrement remis à pleuvoir et que le fond du court était un plus bouilleux mais le match avait eu lieu quand même. Donc tout recul était impossible à partir de un mètre cinquante derrière la ligne de fond du court et les balles devenaient très lourde au bout de 6 échanges. Ce qui handicapait plutôt la joueuse, vu qu'elle avait tendance à souvent a se placer confortablement plusieurs mètres en recul, afin de laisser s'exprimer une belle couverture de terrain en défense.

C'est le moment qu'elle a choisi pour décidé qu'après tout, l'instant était idéal pour essayer les prises de balles tôt et plus précoces qu'elle n'osai jamais tenter en match jusque-là. Je l'ai encouragé d'ailleurs systématiquement, à se replacer plus à l'intérieur du terrain. Sans frapper exagérément et avec la principale intention tactique de ne pas reculer, elle remontait alors au score pour remporter le premier set où elle était très largement menée. Et ensuite survoler le deuxième set afin de remporter le match.

Des circonstances extérieures l'avaient contraint à valider en match officiel, des techniques qu'elle ne pratiquait alors qu'à l'entrainement. Ce match a modifié (dans le bon sens) son comportement en compétition pour le reste de la saison. Il est important de préciser qu'à une autre époque, en de pareilles circonstances, elle aurait passée le match à se lamenter voire balancer le match.


3. Le physique qui nous trahit

Avec le doute de la forme physique, est-ce  possible?
Je n'évoque bien évidement pas le cas de la blessure sérieuse qui demande, quand elle survient, l'arrêt total et immédiat du match. Mais de la petite gêne qui fait que vous ne pouvez pas jouer votre tennis habituel à 100%.

Deux exemples de deux joueurs que j'ai pu coacher. Le premier avait une tendinite située sur le haut de mes genoux qui l'empêcher d'effectuer tous les mouvements de déplacements (pas chassés, changement de direction, petits pas), le joueur ne pouvais plus sprinter sans qu'une vive douleur ne le stoppe dans son élan. Ce qui handicapait fortement le joueur.
En compassant sa lacune en vitesse de pointe par des efforts plus marqués dans le domaines de l'anticipation, du replacement et de la meilleure utilisation de l'éventail technique qui est à sa disposition pour se déplacer sur un court sans courir, il avait tout simplement augmenté son niveau de jeu. Il s'est rendu compte à cette occasion qu'il était plutôt rare d'être contraint de littéralement courir sur un court, si on avait fait les efforts suffisant pour correctement se placer avant.

Le deuxième exemple est un autre joueur qui avait une contracture au niveau du haut du muscle de l'épaule droite (joueur droitier). Il pouvait effectuer tous les coups du tennis sauf un : le revers à une main (qui était un de ses points forts). Arrivé lors d'un tournoi, le joueur avait atteint la demie finale et ne voulais pas déclarer forfait décida de jouer son match en utilisant au maximum son coup droit, d'augmenter le nombre de ses montées au filet et d'improviser un revers à deux mains de remise. Il a disputer un match honorable et était fier de pas avoir déclaré forfait.


4. L'adversaire qui nous neutralise



Pire que le rameur? Le volleyeur fou!
Une autre contrainte à laquelle je pense est celle de l'adversaire qui neutralise complètement votre jeu habituel.
Un exemple d'un joueur que j'ai eu avait rencontrer un redoutable adversaire qui jouait très au-dessus de son classement, un serveur-volleyeur. Il avait gagné tous ses précédents matchs en moins d'une heure.
le joueur a vite compris que son service était imbreakable, il jouait presque systématiquement le revers dès sa mise en jeu et captait toutes les tentatives de le passer par un remarquable sens de l'anticipation. Il a perdu le premier set assez sèchement car bien entendu le joueur s'était légèrement tendu sur ses propres jeux de service.

C'est alors que mon joueur se décide à l'entame du deuxième set de troquer son retour de revers slicé habituel par un retour de revers frappé joué au milieu du filet en direction des pieds de l'adversaire. Et comme d'habitude, quand on a un objectif précis sur une situation de jeu précise, on a tendance à augmenter son taux de réussite. Ce qui a permis d'enrayer très nettement la belle mécanique adverse, de le breaker pour la première fois et de le faire douter dans le deuxième set.

C'est un petit peu le même cas qui se présente quand vous rencontrez un joueur qui a un seuil de régularité supérieur au votre. C'est-à-dire quand votre adversaire peut renvoyer la balle une fois de plus que vous dans le court. dans ces cas-là, l'attaque n'est une option mais une obligation. Ayez à l'esprit que si jamais vous commencez à gagner les points en décidant d'abréger les échanges, ce sera au tour de votre adversaire de douter et de devoir se remettre en question.
Voir à ce sujet le mode d'emploi pour battre un rameur au tennis.


5. La clé de la bonne attitude mentale


 


Le point commun entre les trois exemples évoqués ci-dessus est qu'à chaque fois les  différents joueurs se sont servi de circonstances défavorables pour franchir un palier technique et d'expérimenter en match officiel des choses travaillées et validées à l'entrainement. Que ce soit une prise de balle précoce, une utilisation exacerbée du décalage coup droit, un replacement plus réfléchi, des retours frappés côté revers ou l'adoption d'un jeu d'attaque débridé.

La prochaine fois que vous vous trouvez pris dans une impasse technico-tactique en jouant votre jeu habituel, réfléchissez si vous ne disposez pas d'un plan B que vous auriez dans la raquette. Des coups / enchainements que vous auriez travaillés à l'entrainement sans jamais oser les ressortir en match.

Le moment est alors idéal pour sortir de votre cadre habituel (votre confort) puisque si vous voulez garder une petite chance, cette démarche est nécessaire. Vous n'avez rien à perdre et donc puiser dans cette situation de détachement et la combativité du despérado.

Si vous vous obligez à adopter cette démarche systématiquement, attendez-vous à des résultats surprenants. 

Moralité : 
LORS D'UN MATCH OFFICIEL, SOYEZ TOUJOURS DANS LE TRAVAIL ET DANS LA PROGRESSION

Le plus grand regret ne doit pas être le fait d'avoir perdu, mais de pas avoir TENTÉ quelque chose qui me sort de mon cadre habituel, de ma zone de confort


Et vous? Avez-vous connu des situations un peu difficiles que vous avez su retourner en votre faveur par une attitude audacieuse ? 

Je serai curieux d'en savoir plus dans vos commentaires : ndifo.co@gmail.com