mercredi 22 janvier 2014

STRATÉGIE ET TACTIQUE NE PAS CONFONDRE

Souvent considérés comme identique, il est important de faire la distinction entre les notions de tactique et de stratégie au tennis. En effet, ces deux notions, même si elles sont forcément complémentaires renvoient à deux notions différentes qu'il est important de différencier afin de progresser dans la gestion de son match.



Tactique et stratégie : les définitions

Pour bien comprendre les différences, reprenons les définitions des deux mots issue du dictionnaire :

  • Stratégie : "Art d'organiser et de conduire un ensemble d'opérations militaires prévisionnelles et de coordonner l'action des forces armées sur le théâtre des opérations jusqu'au moment où elles sont en contact avec l'ennemi"


  • Tactique : "art de diriger une bataille, moyens employés pour réussir"


De ces deux définitions, on peut déjà remarquer la différence entre les deux notions : la stratégie va porter sur le coté planification (grandes lignes générales) alors que la tactique va plus porter sur le coté opérationnel (comment manœuvrer pour obtenir le résultat escompté de la stratégie). Nous pouvons donc dire que ces deux notions sont indissociables : pas de tactique efficace sans l'élaboration préalable d'une stratégie cohérente, et d'un autre coté, une stratégie cohérente ne peut fonctionner sans la mise en œuvre d'une tactique efficace.


Prenons un exemple pour bien comprendre : vous êtes le général d'une armée assiégée. Vous allez devoir choisir la stratégie (soit garder vos positions en espérant que l'armée soit moins endurante que vous, soit tenter d'attaquer). Si vous décidez d'attaquer, vous allez ensuite mettre une tactique en place pour réaliser votre stratégie: à quel moment attaquer ? De quel coté ? Etc...



Application au tennis

Quittons un peu ces considérations militaires pour revenir à ce qui nous intéresse : comment utiliser ces deux notions au tennis.


1. Définir une stratégie :


Généralement, on définit au tennis sa stratégie principale en fonction de ses propres qualités. Toutefois, il est possible de réajuster cette stratégie si l'on connait son adversaire (ce qui se fait à haut niveau avec une analyse vidéo), ou encore durant l'échauffement ou en cours de match si l'on s'aperçoit d'une faille chez l'adversaire.


Quelques exemples de stratégies (non exhaustives) en partant du plus basique :
  • remettre la balle en jeu une fois de plus que l'adversaire
  • attaquer
  • jouer long
  • attaquer une balle courte
  • monter au filet dès que possible
  • faire courir l'adversaire
  • prendre l'initiative avec son coup fort
  • exploiter le point faible de l'adversaire
  • etc....
Certains joueurs vont prendre le parti d'appliquer leur stratégie préférentielle sans se soucier des qualités de l'adversaire en espérant pouvoir imposer leur style de jeu... au risque parfois de perdre sèchement. D'autres au contraire vont être plus axés dans l'analyse du jeu de l'adversaire. Un maitre en la matière était Fabrice Santoro qui tenait à jour des fiches d'analyse sur les joueurs du circuit, ou encore Ivan Lendl qui observait ses adversaires avant ses matchs pour analyser.


2. Mettre en place une tactique qui va permettre de réaliser la stratégie


Au tennis, une tactique va donc être la mise en place d'un ensemble de frappes qui vont avoir pour but de réaliser la stratégie prévue, et pour la même stratégie, il peut y avoir plusieurs tactiques possibles que l'on peut mettre en place. C'est ce qu'on appelle des schémas tactiques.

Prenons un exemple :

Stratégie choisie : exploiter le point faible de l'adversaire

 
Tactiques possible :

  • Fixer sur le point faible et attendre la faute
  • Fixer sur le point faible en proposant une variation d'effet, de vitesse et de hauteur de balle
  • Fixer l'adversaire sur son coup fort pour attaquer sur son coup faible
  • Monter au filet sur son point faible
  • Fixer l'adversaire sur son point faible pour obtenir un balle courte et attaquer dans l'espace libre.
 Comme vous pouvez le voir, pour une stratégie, il y a une quasi infinité de tactiques possible qui vont dépendre de vos capacités et de celles de votre adversaire.



3. Tactique et stratégies dépendantes du physique et de la technique

Et oui, il y a bien sûr une limite... Vous avez beau avoir la meilleure stratégie, et visualiser la ou les bonnes tactiques à mettre en place, encore faut-il être capable de les mettre en œuvre... Pour reprendre les métaphores militaires du début de l'article, le meilleur stratège militaire ne pourra rien faire s'il ne possède pas les ressources pour appliquer son plan au sein de son armée...
Il en est de même pour le joueur de tennis : même avec une bonne analyse, s'il n'est pas capable physiquement et techniquement de mettre en place les solutions trouvées, il ne pourra pas mettre en place sa stratégie.

Et c'est dans cette situation que l'on se rend compte du caractère indissociable de la technique, du physique et du mental au tennis : vous avez beau avoir une bonne analyse tactique du jeu, si votre technique ou votre physique ne vous donne pas la capacité de mettre en place cette tactique, vous ne pourrez pas gagner.



4. Conclusion


Prendre le temps de choisir une stratégie cohérente au contexte du match et de mettre en place la ou les tactiques qui en découlent vont permettre à un joueur quelque soit son niveau de créer un fil conducteur à son match. Toutefois, cette analyse peut parfois ne pas suffire à remporter le match car le joueur peut ne pas avoir un bagage physique et technique suffisant pour mettre en œuvre son plan de jeu.


C'est pour cette raison qu'il est important de chercher à multiplier les matchs (officiels ou d'entraînement) : se heurter à la réalité est le meilleur moyen de connaître les points à améliorer pour progresser.

Quoi de plus sympa pour un coach d'avoir son joueur qui arrive le jour de l'entraînement et qui vous dit : « tiens j'ai joué en match cette semaine et j'ai vu que j'avais du mal à faire telle ou telle chose ». Ça permet de donner du sens à l'entraînement à partir de ce constat et de redéfinir des objectifs de progression...

vendredi 3 janvier 2014

La technique et la tactique L'INTERDEPENDANCE
















1. La technique : un moyen, des sensations (l’intuition)

Utilisation de l’énergie cinétique et de l’inertie.


- Les bras : gestuelle appropriée aux intentions tactiques.

- Les jambes : liberté et efficacité (apporter un + aux bras), aider et non pas contraindre, les
  jambes ont un rôle prépondérant dans l’organisation du joueur. A chaque déplacement correspond une technique et une vitesse de jambes.

- La dissociation : pieds - jambes - hanche - buste - bras - poignet - main.

- Le rôle de la hanche dans la transmission d’énergie.

- Le rôle du coude : au service, en revers à une main et à la volée.

- L’importance du Timing des jambes et des bras : Il consiste à trouver le moment idéal de 
   la poussée des jambes et de l’accélération de la tête de raquette.
- L’importance du relâchement : gage de fluidité, de coordination et d’accélération.

- Le manche de la raquette matérialise le prolongement du bras.

- Le tamis de la raquette matérialise le prolongement de la main.

- Les sensations : la maturité de la technique apparaît lorsque le joueur ressent ce qu’il fait sans avoir à y réfléchir.

- La dépendance entre la technique et l’intention tactique.

- La détermination et l'optimisation de ses points forts.

- L'amélioration de ses points faibles. 
- L’effet ressort (devissage): il part de la pointe des pieds et remonte jusqu’à l’impact avec la balle en passant par la hanche et l’épaule.



2. La tactique : une intention, une pensée (objectif - réflexion)

- La concentration : la clé de la tactique.
- La gestion de la géométrie et du temps.

- La gestion du temps: gagner (accélération / attaque) ou reprendre (ralentissement / attente ou défense) du temps.

- La gestion de la géométrie : Trouver la trajectoire la mieux adaptée en fonction de sa position et de celle de l’adversaire sur le court

- Le replacement : recherche de la bissectrice.

- Les deux temps : réflexion (briefing) et intentions (avant l’action).

- La tactique dépend beaucoup des caractéristiques physiques et mentales (intéraction).

- Le timing (tactique): le coup juste au bon moment.
- Trouver sa filière de jeu : courte, moyenne, ou longue.
- L ’épée et le bouclier  : tel un chevalier il vaut mieux avoir une arme offensive et une arme défensive (plutôt que deux couteaux ou deux gants).
- Les coups d’attente, les coups d’attaque, les coups de défense.
- Tous les « grands joueurs » battissent leur « jeu » autour d’un coup fort (ex. R. Nadal et R.Federer en coup droit)

Les différences entre la technique et la tactique
La technique est un moyen. La tactique est un objectif.

Les points communs entre la technique et la tactique

La tactique dépend beaucoup de la capacité technique à exécuter un coup ou pas en fonction de la situation. La technique autant que la tactique vont toutes deux dépendre de la capacité physique et de la maîtrise mentale.